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Meeting the "Mentally challenged" in Mumbai
13 août 2008

"Varun, work !"

DSC00110Pour ce deuxième jour, le programme est sensiblement le même. L'activité physique du matin consiste à marcher droit le long d'une corde posée au sol, puis de sauter d'un côté et de l'autre. Cela peut sembler facile, mais pour certains enfants, la tâche se révèle parfois compliquée, le manque de concentration et de confiance en soi venant s'ajouter aux problèmes d'équilibre corporel. Les enfants semblent tout de même apprécier ce genre d'activités stimulantes. Ce qui me touche également, c'est la patience et la compréhension avec lesquelles les enfants se comportent les uns par rapport aux autres. Jamais aucun ne se moque ou presse ses camarades plus en difficultés. L'esprit de compétition et la rivalité qui peuvent exister au sein de certains groupes sont totalement absentes des rapports que les enfants entretiennent entre eux...
Après cet échauffement, nous passons au workshop : aujourd'hui, DSC00122c'est broderie. De la même manière, certains sont beaucoup plus à l'aise que d'autres. Ainsi, une moitié des enfants travaillent seuls à la réalisation de fleurs brodées, tandis que l'autre apprend les rudiments de la couture. Pour ces derniers, il s'agit simplement de savoir faire passer un fil dans un canevas selon un enchaînement de mailles régulier.
Je m'installe à nouveau avec Varun. Pour lui, l'activité est  assez compliquée parce qu'il a un léger handicap à la main gauche. On lui donne donc un canevas en plastique, un gros fil et une aiguille. Ce qui est difficile avec Varun, c'est qu'il faut lui rappeler constamment de continuer sa tâche : lorsqu'il a passé le fil dans un trou, il s'arrête, pose parfois son aiguille, et regarde ses camarades, la rue ou le plafond. Il faut doncDSC00138 lui rappeler après chaque geste de continuer : "Varun, work, go on"... C'est assez épuisant et il faut être patient. On a parfois du mal à envisager qu'il puisse oublier ou ne pas comprendre quelque chose que l'on répète plusieurs fois et de façon simple. Mais en ce qui le concerne, cet "oubli" s'opère presque partout : on peut parfois le voir au déjeuner, la nourriture dans la main, figé, regardant ses camarades tranquillement. Il faut alors même lui rappeler de manger, "Varun, eat !" Mais les choses sont ainsi et malgré tout, je sens à la fin de l'atelier qu'il travaille avec un peu plus d'aisance, du moins, il réagit plus vite à mes interjections...
Le mercredi après-midi, il y a l'atelier danse : Mumta, une jeune danseuse vient apprendre des chorégraphies aux enfants. Ils commencent par répéter celle qu'ils connaissent déjà puis entament un nouvel enchaînement après avoir écouté une premièreDSC00139 fois le nouveau morceau de musique. Les enfants sont très enthousiastes, mais tous n'arrivent pas à suivre. Seuls Pratibha, la danseuse, Venkatesh, Nazneen et Nikunj arrivent à retenir les pas. Les autres restent malheureusement en retrait tout en se mouvant faiblement au rythme des chansons. Je suis tout de même ravie de voir le sourire sur le visage de ceux qui sont plutôt à l'aise corporellement. Les mouvements ont beau être parfois maladroits, le cœur y est et ça se voit !
La journée se finit donc bien, et sur une note de gaieté. Les parents viennent chercher les enfants qui s'en vont le sourire aux lèvres.

Je découvre petit à petit l'univers du handicap et m'habitue à la temporalité singulière de ces centres d'accueil : patience et compréhension sont notamment de rigueur. Le sourire des enfants et leurs progrès, petits ou grands, invitent tout de même à continuer l'aventure et à être présent chaque jour, tout comme eux qui attendent toujours de rencontrer et d'apprendre, à leur rythme particulier.

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